La collection du Flagstaff House Museum of Tea Ware à Hong Kong. |
Ce musée unique dans son genre a ouvert ses portes en 1984 et depuis ses collections se sont encore enrichies en sorte qu’actuellement il rassemble plus de 1300 objets. Toujours sous le patronage du Dr.K.S.LO plusieurs expositions organisées aux USA, au Canada et en Europe ont permis à des publics étrangers de découvrir la culture et l’art attachés à la consommation du thé.
Ainsi dans le contexte du Festival d’Art International des «Europalia», organisé chaque année par la Belgique, l’invité d’honneur de l’année 2010 était la Chine. Parmi les nombreuses manifestations comme les expositions «La route de la Soie» et «le Fils du Ciel» ainsi qu’une splendide maison de thé éphémère sur le mont des arts au cœur de Bruxelles il y avait aussi une magnifique présentation d’une partie de la collection du Flagstaff House Museum dans le Musée Royal de Mariemont. Se trouvant à une heure de Bruxelles, le Musée Royal de Mariemont abrite les collections d’art du mécène belge Raoul Warocqué ce qui en faisait un écrin parfait pour les objets du thé chinois prêtés par Hong Kong.
Rappelons que la consommation de thé était au début en partie le fait de raisons médicinales ou diététiques – on l’appelait alors «plante amère» - ou alors il était consommé en soupe donc sans ustensiles spécifiques mais préparé dans une vaisselle de cuisine. C’est seulement dans les régions du sud de la Chine, notamment dans l’actuelle province du Zhejiang, qu’un savoir-faire en céramiques s’est développé avant la dynastie des T’ang. C’est la puissance politique des Empereurs T’ang - 618 à 907 - qui inaugure une longue période de paix, générant richesse économique et épanouissement des arts et de la vie culturelle. Le célèbre traité sur le thé, le «Chajing» rédigé par LU Yu date de l’année 760 environ ; il mentionne les céramiques des fours Xing du Nord - province du Hebei où l’on savait déjà produire des grès durs et blancs très appréciés pour leur finesse. |
Cela est pareil sous la dynastie des Song - 960 à 1279 - toutefois les techniques évoluent et d’autres terres porcelainières sont découvertes. C’est l’empereur Jingde des Song qui fonde les fours impériaux de Jingdezhen vers 1005. Profitant de gisements très importants de kaolin et de bois comme combustible ainsi qu’un accès aisé par voie fluviale, Jingdezhen devient rapidement la «capitale de la porcelaine» et l’est restée jusqu’à nos jours. C’est sous la dynastie des Qing -1644 à 1911 - que les recherches technologiques aboutissent à une palette de couleurs très variées qui permet la création, entre autres, de théières multi-couleurs splendides.
C’est sous cette même dynastie que débute l’exploitation du sable pourpre «zi sha», riche en oxyde de fer, des fours de Yixing - province du Jiangsu. Situé à proximité du Grand Lac «Tai Hu» au sud de Nanjing les potiers y ont produit des grès depuis le 2e ou 3e siècle, mais on pense que la fabrication d’objets sans glaçure n’a débuté que sous les Song. C’est sous la dynastie des Ming -1368 à 1644 - que l’évolution des techniques de manufacture du thé ouvre la voie à la consommation du thé en feuilles en abandonnant les thés compressés en galettes. Afin de faire infuser des thés en feuilles un nouvel ustensile voit le jour : la production de théières est lancée. Les fours de Yixing en deviennent rapidement un centre de fabrication célèbre. Des familles de potiers artisans et artistes s’y installent et signent leurs pièces de collection, la demande est importante. Plusieurs terres différentes sont couramment utilisées : contenant du kaolin, du mica et du quartz pour des théières pourpres, rouges et jaune clair.
Crédits photographiques : Europalia China, Musée royal de Mariemont
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