Aperçu des divers circuits commerciaux. |
Le solde, donc les exportations mondiales de thé s’élèvent à 1,574 million de tonnes en 2009, environ 5% de moins que les années précédentes suite aux conditions climatiques défavorables au Kenya et au Sri Lanka.
Nous savons par ailleurs que les thés de consommation courante, appelés aussi les produits mainstream, représentent environ 90% du marché ; cela laisse donc aux thés fins ou thés d’origine un volume d’environ 15 000 t, et cela va concerner principalement des thés en feuilles.
Quelques très grands opérateurs industriels dominent le marché et gèrent la filière de l’arbuste à la tasse : soit qu’ils sont eux-mêmes producteurs, soit qu’ils importent, mais c’est eux qui transforment la feuille et qui la commercialisent aux consommateurs finaux sous leurs marques : il s’agit des majors que sont Unilever, Twinings, Tata, Finlay et d’autres.
Puis il y a les grands entreprises du négoce, les grossistes importateurs qui achètent aux producteurs et revendent aux détaillants ; ils ne sont généralement pas connus du grand public comme Haelssen & Lyon, qui est la plus grande maison de négoce spécialisée dans les thés de qualité.
D’autres grossistes font une politique de marque même s’ils passent en principe par des intermédiaires, comme Dammann par exemple.
Et puis il y a les nombreux opérateurs qui achètent en direct, d’un côté les grands comme les centrales d’achat qui vendent leurs thés sous leur marque de distributeur et de l’autre côté les plus petites structures comme les PME spécialisées, qui proposent des produits de très haut de gamme, soit de petites récoltes, soit des origines très rares et à production limitée. Il y a aussi les nombreuses enseignes de passionnés de thé qui ont parfois des approvisionnements personnalisés et découverts au cours d’un voyage ou par des relations familiales et qui s’adressent à une clientèle d’amateurs très avisés, souvent sans point de vente mais par correspondance. Cela permet parfois d’accéder à des petits trésors, ces marchés de niche étant souvent basés sur des liens de confiance établis avec des consommateurs satisfaits.
Parmi tous ces thés il convient de distinguer ceux qui proviennent d’un seul pays d’origine et les mélanges. Parmi les mélanges figurent les célèbres «breakfast teas» britanniques, généralement composés en partie de thés de la province d’Assam en Inde, de thés du Kenya pour la belle couleur de leur liqueur et de thés du Sri Lanka. Ces mélanges sont de vraies recettes reconnues pour le savoir faire des «tea blenders» et chaque grande maison à son mélange attitré, breveté, protégé et que les consommateurs savent reconnaître, nous dit-on.
Il faut aussi distinguer les thés noirs, Inde, Sri Lanka, Kenya qui seront traités en CTC, avec une multitude de grades et les thés verts de Chine, également issus d’un processus industriel mais différent, le plus souvent un roulage ou un «tortillage».
Ici en France le marché est particulièrement avisé et raffiné, tous les opérateurs le confirment. L’intérêt des consommateurs pour connaître les détails de la filière de l’approvisionnement peut s’expliquer probablement par l’approche gourmande et la connaissance des valeurs gustatives liées aux terroirs qui vient de l’œnologie, discipline très prisée en France.
Il faut aussi savoir que le thé arrive déjà dans son état transformé, parfois en produit frais et à consommer rapidement, comme les cueillettes du printemps et qu’il ne se prête pas vraiment au stockage ; pour cette raison un printemps froid ou un été sans pluie peuvent entraîner de brusques fluctuations de prix, en l’absence de stocks de réserves. Ainsi, contrairement au café et au cacao, le thé n’est pas coté en bourse mais vendu aux enchères, chaque lot étant échantillonné et noté pour établir le prix de base.
Si vous voulez vous entourer de bonnes garanties lors de vos achats de thé il est conseillé de regarder et de humer le produit sec, d’évaluer les prix des qualités au-dessus et en-dessous, d’essayer une tasse si cela est possible. Il est certain que la notion de quantité peut jouer sur le prix ainsi que le nombre d’intermédiaires éventuels, mais compétence et contrôle de qualité sont aussi des éléments qui rentrent en ligne de compte.
Faire confiance aux conseils des spécialistes est une excellente approche ; de même il faut faire confiance à son nez et à son palais et toujours examiner la feuille infusée avant de s’en défaire.
Faites-vous plaisir en essayant des origines différentes et découvrez aussi les mélanges.